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Jean-Gaël Percevaut

 

Une carrière XXL

 

DEBUTS PROMETTEURS 

 

Bien que déjà plus grand que ses camarades étant jeune, Jean-Gaël ne se prédestinait pas spécialement à vivre une longue carrière de haut niveau. En effet, jusqu'à l'âge de 14 ans, il était licencié au TOAC section football. Avant cela, il avait effleuré d'autres sports dont le basket dans le cadre de l'omnisport du TOAC, mais sans aller plus loin que la simple découverte de l'activité.

 

 

"Seul mon père avait pratiqué le basket à Casselardit, mais avait arrêté jeune. Je n'étais pas dans un milieu de basketteurs. Pourtant, mon grand-père faisait 2 mètres, ce qui à l'époque était gigantesque. Mes cousins, qui ont aussi eu une carrière de basketteurs, Mickaël et Bertrand Gély, dépassent aussi allègrement les 2 mètres."

 

 

Jean-Gaël dénote dans son équipe de foot, où il est déjà plus grand que son entraineur. Complexé, alors qu'il souhaite se fondre dans la masse, il se démarque non seulement par sa taille, mais aussi par son poste.

 

 

"Je voulais simplement courir et me dépenser dans le jeu, au même titre que les autres, mais je jouais gardien de but... Du coup, je ne courais finalement pas autant, et en plus j'étais habillé différemment des autres joueurs, rien ne permettant de passer inaperçu."

 

 

Restant au  TOAC, il quitte les pelouses du stades pour pousser les portes du gymnase Dewoitine. Et là, c'est avec un plaisir non feint qu'il découvre un milieu où les grands sont la norme. Pris en charge par M. Cuq, Jean-Gaël montre des aptitudes pour le basket qui lui permettent d'intégrer l'équipe de France cadets six mois après ses débuts. Il croise à ce moment-là un autre pyrénéen, le castrais Lucien Legrand, en charge de l'équipe.

 

 

Son nouveau statut lui permet d'intégrer l'équipe phare de la région toulousaine, le RCT, évoluant alors en deuxième division nationale. Jouant principalement en espoirs, il s'aguerrit au contact des seniors en participant aux entrainements, dirigés par Daniel Gendron et Philippe Maucouvert. En 1989, il assiste impuissant à l'un des retournements de situations les plus marquants dans l'histoire du basket!

 

 

A 19 ans, Jean-Gaël Percevaut décide de franchir un cap, et tente sa chance avec les clubs de ProA. Gravelines et Antibes le veulent, tout comme Pau-Orthez. La proximité familiale et son nouvel agent Alain Larrouquis feront pencher la balance en faveur du club béarnais. Pau-Orthez est encore à ce moment-là au sommet du basket français, avec à sa tête Michel Gomez. Ce dernier a un projet de formation pour le grand pivot toulousain, et s'attache à le faire travailler sur ses fondamentaux.

 

 

En deux saisons, Jean-Gaël garnit son palmarès d'un titre de champion de France espoirs, d'un titre de champion de ProA et de deux tournois des As. Cependant, encore jeune et inexpérimenté, il ne rentre que très peu en jeu en ProA. Derrière des pivots référencés comme Orlando Philipps, Jean-Luc Deganis puis Frédéric Domon, il apprend le métier.

Gigantesque: "Extrêmement grand par rapport à ce qui est habituel" selon le petit Larousse. Préfixe de gigantesque? Giga. diminutif de Jean-Gaël? "J-Ga". Ou comment un diminutif issu d'un prénom peut illustrer parfaitement un joueur. Jean-Gaël Percevaut, né à Toulouse en 1971, n'est jamais passé inaperçu sur les terrains. Du haut de ses 2m12, il a fait fantasmer le petit monde du basket français, toujours à la recherche de grands gabarits. Les attentes du public et de la presse spécialisée ont parfois été un lourd fardeau pour ce garçon posé et réfléchi. D'ailleurs peut-être trop réfléchi, ce qui aura probablement retardé son éclosion sur les cimes du basket français. Mais même s'il ne rentre pas au panthéon de son sport, ce serait faire injure à Jean-Gaël de ne pas reconnaître que son parcours a malgré tout été hors normes, jalonné d'échecs mais aussi de succès. Retour sur une carrière XXL.

UP AND DOWN

 

Pour valider ses progrès, Jean-Gaël est alors prêté par l'Elan Béarnais à St Brieuc, dans une ambitieuse équipe de ProB. Le coach de l'équipe, Yannick le Manac'h prend sous son aile le pivot français. Cette équipe bretonne dispose d'une paire d'américains de haut niveau, Derrick Pope et Derrick Lewis. Ce dernier détient encore un record en LNB, c'est le seul joueur à avoir réalisé un quatruple-double sur un match, soit 10 unités dans quatre domaines statistiques différents. Derrick Lewis souhaitait retrouver la ProA, et il n'a pas forcément vu d'un bon oeil l'arrivée du géant toulousain, puisqu'il risquait de lui prendre du temps de jeu.

 

 

"Aux entrainements, Derrick Lewis ne me faisait pas de cadeaux, et je garde encore quelques cicatrices de nos affrontements."

 

 

Les progrès réalisés permettent à Jean-Gaël d'étrenner ses premiers galons d'international A alors qu'il ne joue qu'en deuxième division. Au terme de deux saisons convaincantes (7 points et 5 rebonds en 23 minutes sur la dernière saison), le pivot français réintègre l'élite. Ce ne sera pas à Pau-Orthez qui rompt son contrat qu'il se dirige, mais vers l'ambitieuse équipe de la JDA Dijon au début de cette saison 1994-1995. On attend de lui qu'il apporte une sécurité "défense-rebond" à une équipe pourvue de talents offensifs, tout en remplaçant numériquement le retraité Jean-Luc Deganis, icône du basket dijonnais. Le jeune intérieur de 22 ans complète la raquette avec Ian Lockhart et Alex Nelcha, deux références de la ProA et annonce la couleur dans le Maxi-Basket d'octobre 1994:

 

 

"Je ne suis pas venu pour faire 40 minutes par match, mais pas non plus pour faire banquette. Ça veut dire que je vais tout faire pour prouver ce que je vaux aux entraînements. Mais je veux aussi un minimum de temps de jeu pour faire mes preuves sur le terrain."

 

 

Malheureusement scotché au banc, cette année en Bourgogne ne lui permettra pas de valider ses progrès. Ce fut en plus une saison compliquée d'un point de vue de l'ambiance: la JDA aligne au départ de chaque match 5 joueurs formés aux Etats-Unis (Skeeter Henry puis Steve Hood, Ian Lockhart, Troy Truvillion, Alex Nelcha et Ron Davis) qui trustent la majorité du temps de jeu (entre 26 et 38 minutes par match pour chacun). Le calcul est simple, les cinq autres joueurs du banc, dont Jean-Gaël, tournent à une dizaine de minutes par match seulement. Alors que la libre circulation des joueurs n'est pas encore à l'ordre du jour, la constitution de ce cinq de départ, avec deux US et trois naturalisés fait grincer des dents les autres clubs de ProA, qui voient d'un mauvais œil le risque qu'ils deviennent champions.

RENAISSANCE DANS LE NORD

 

La situation dijonnaise n'étant pas propice à l'éclosion du pivot français, celui-ci se laisse attirer par la proposition de Gravelines à l'issue de la saison 1994-95. Le coach, Jean Galle le suit depuis quelques années et souhaite vraiment lui donner un rôle conséquent.

 

 

Malheureusement, la situation politique locale influence le début de saison du BCM: Albert Denvers, Maire et dirigeant du BCM est battu aux municipales de 1995 par Léon Panier (ça ne s'invente pas!). Seulement, ce dernier a une dent contre Jean Galle et Albert Denvers, qui l'avaient auparavant écarté du comité directeur du club. Les subventions sont baissées, et le passif du club ne peut ainsi être comblé. Le tribunal de commerce de Dunkerque doit alors statuer: soit la liquidation judiciaire est prononcée, et l'équipe nordiste ne repart pas, soit un redressement judiciaire est proposé et l'équipe peut démarrer le championnat, mais avec l'incertitude de le terminer...

 

 

Jean Galle ne peut ainsi recruter l'effectif qu'il souhaitait pour jouer les premiers rôles. Christian Devos reprend le coaching au bout d'une dizaine de matchs, mais le BCM ne décolle pas de la dernière place.

 

 

Pour la saison 1996-1997, Jean-Denys Choulet arrive dans le staff pour épauler Christian Devos, qui se retirera en cours de route pour prendre une place de manager général. Promu coach, Jean-Denys Choulet couve le grand intérieur, lui faisant travailler sans cesse ses fondamentaux intérieurs et en l'aidant à se renforcer physiquement par un programme adapté.

 

 

"Aujourd'hui, sur un strict plan technique de mouvements intérieurs, Jean-Gaël sait faire trois fois plus de choses que Jim Bilba, notamment dos au panier. Simplement Bilba a pour lui l'expérience, la hargne, le physique et surtout le mental. Autant de domaines où Jean-Gaël doit encore travailler."

Jean-Denys Choulet - Basket Hebdo n°9, 15 janvier 1997

 

 

Jean-Denys Choulet facilite l'explosion du pivot français qui concrétise les espoirs placés en lui. Jean-Gaël Percevaut rend la confiance du coach, et Gravelines, malgré une deuxième saison compliquée en termes de résultats, profite de son exposition. En effet, durant l'intersaison 1997, Jean-Gaël est approché par le PSG Racing, alors champion en titre. Séduit par les dispositions athlétiques du pivot, Bozidar Maljkovic souhaite l'accueillir au sein de son équipe. C'est Charles Bietry lui-même qui prend contact avec Jiga. Mais celui-ci décide de rester dans le Nord pour le plus grand bonheur de Choulet, qui ne manquera pas de récompenser le choix de son pivot.

 

 

Pour sa dernière saison à Gravelines, Jiga devient le troisième homme d'une équipe menée par le MVP de la saison Jerry McCullough. Il partage la raquette avec l'imposant Dametrius Hill, "DaMeat Hook", un beau bébé de 160 kgs pour "seulement" deux mètres. Alors dernière du classement et repêchée les deux saisons précédentes (retrait de Lyon en 1996 et ennuis financiers de Levallois en 1997), l'équipe nordiste va accrocher une méritoire 10ème place.

LA GREEN TEAM

 

Arrivé en fin de contrat, plusieurs possibilités s'offrent à Jean-Gaël, dont un retour en terre toulousaine. Christian Mercier, alors président des Spacer's, lui propose une place dans l'effectif. L'équipe de la ville rose s'est maintenue pour sa première saison en ProA, et l'opportunité de faire revenir un joueur de la région est tentante, pour favoriser l'identification du public à son effectif. Mais une grosse armada de la division remportera la mise. L'ASVEL, grande dame du basket français, 1ère du championnat précédent mais demi-finaliste des playoffs cherche à concentrer les internationaux à Villeurbanne.

 

 

L'équipe est belle (Moustapha Sonko, Delaney Rudd, Jim Bilba, Alain Digbeu, Crawford Palmer...) et ambitieuse. L'ASVEL n'a plus remporté de titres depuis 1981, il est temps que cela cesse!

 

 

"On avait une énorme pression, sur le papier, on était déjà champions de France. La préparation à Aix-les-Bains a été la plus dure que j'ai jamais connu, c'était pire qu'un goulag! Pour clôturer le stage, nous avions un défi: la montée du Mont Revard. C'est 12 kms de footing, avec un dénivelé important, que l'on devait réaliser en moins d'une heure... Du coup, nous étions carbonisés en début de saison. Par contre, en cours de championnat, nous avons atomisé Pau 111 à 60, la préparation a porté ses fruits en cours de route."

 

 

Bien que le début de saison soit compliqué (2 défaites dans les deux premières rencontres du championnat), l'ASVEL accroche la seconde place mais échoue en finale face à Pau-Orthez.

 

 

Pour sa deuxième saison dans la maison verte, Jean-Gaël voit son temps de jeu diminuer, au profit de l'intérieur américain Marlon Maxey. L'ASVEL est à nouveau quart de finaliste de l'Euroleague, et finaliste face à Limoges en ProA. Aucun titre ne vient alors garnir l'armoire à trophée du pivot français.

Entre sa deuxième et troisième année de contrat, Jean-Gaël possède une clause libératoire que peut activer l'ASVEL. Il leur suffit de préciser qu'ils ne souhaitent pas renouveler son contrat avant le 15 juillet. La date butoir passée, sans nouvelle de son club, il est évident que Jiga va rempiler pour une troisième saison.

 

 

"Je n'avais rien reçu à la date limite, et quelques jours après les dirigeants m'annoncent qu'ils ne souhaitent pas me conserver. Bien qu'ils soient tenus de respecter le contrat, ils m'annoncent que je n'entre pas dans les plans et que je ne jouerai pas. Un bras de fer s'engage avec le club, puisque je leur demande le dédommagement d'une rupture hors délais, ce qui est de mon droit, d'autant plus que le marché des transferts n'est plus actif à ce moment de la saison."

 

 

Effectivement, l'ASVEL libère Jean-Gaël au 31 juillet, et peu d'équipes de ProA sont disposées à recruter un international français à ce moment-là. Reste l'étranger, dont le marché s'est ouvert avec l'arrêt Bosman.

 

 

Après un essai au Telekom Bonn, c'est finalement à Istanbul que Jiga va poser ses valises pour la saison 2000-2001.

EXPATRIÉ

 

"Je n'aurais jamais cru vivre une si belle expérience à l'étranger, et pourtant je redoutais d'aller en Turquie. Le pire, c'est que j'ai reçu une proposition du Réal Madrid alors que je venais de signer avec Ülker. Lors de l'année passé à Istanbul, j'étais payé en dollars et la livre turque avait été dévaluée deux fois, autant dire que je vivais bien!"

 

 

Du fait de son statut de joueur Bosman B, Jean-Gaël ne participe pas au championnat turc, mais participe à la Suproleague, éphémère concurrente de l'Euroleague. Il côtoie au sein de la formation stambouliote de nombreux joueurs référencés comme le meilleur scoreur de l'Euroleague 1999-2000 Miljan Goljovic, Quadre Lollis, Harun Erdenay, Kerem Gönlüm) ou en devenir comme le tout jeune Zaza Pachulia, 17 ans en 2001, et actuel pivot titulaire des Golden State Warriors.

 

 

Cette saison 2000-2001, Jiga participe à l'éphémère concurrente de l'Euroleague, la Suproleague, où Ülker sera éliminé en quart de finales par Pesaro. Le lot de consolation restera le titre de champion de Turquie, bien que Jean-Gaël ne puisse participer du fait des règlements. Cela fait malgré tout une ligne supplémentaire à son palmarès, en outre d'une expérience de vie à l'étranger.

FIN DE CARRIERE

 

Agent libre à l'été 2001, il effectue des essais au Liban et en Espagne, mais aucun n'est concluant. Ayant gardé un pied-à-terre à Villeurbanne suite à son passage à l'ASVEL, Jean-Gaël s’entraîne avec l'équipe voisin de Bourg-en-Bresse, pensionnaire de ProA.

 

 

Recherchant un point d'ancrage dans la raquette, le coach bressan Mike Gonsalves jette son dévolu sur le pivot toulousain, et lui offre un contrat d'une année. Jean-Gaël rend la confiance qui lui est donnée en alignant de bonnes prestations (8,1 pts, 5 rebonds par match), mais ne parvient pas à aider Bourg à décrocher de la dernière place du classement. Le changement d'entraîneur n'aura aucun effet, et Pierre Murtin, promu coach ne pourra redresser la barre. Seuls les soucis financiers d'Antibes permettront aux burgiens de se maintenir en ProA.

 

 

Son contrat terminé, et friand de retrouver une nouvelle expérience hors France, Jean-Gaël part pour le championnat Grec. Il signe au Panellinios Athènes, en deuxième division. Le club est l'un des plus historiques du basket grec, plusieurs fois titré, et cherche à retrouver l'élite. Cependant si le championnat hellène est connu pour sa dureté, l'engouement de ses supporteurs, et la qualité de son niveau, même en deuxième division, il est aussi connu pour son manque de respect des engagements contractuels.

 

 

"J'ai touché mon salaire sur les deux premiers mois, puis plus rien. J'allais voir le Président du club pour demander quand j'allais être payé, et chaque fois j'avais la même réponse: "ne t'inquiète pas, bientôt, va jouer"... Je revenais la semaine suivante, et rebelote: "mais non, tout va bien, joue, on va te payer..."."

 

 

Ces pratiques sont malheureusement monnaie courante, sans mauvais jeu de mots, dans le basket grec du début des années 2000. Concours de circonstance, l'ASVEL vient jouer contre l'un des clubs d'Athènes en Euroleague courant janvier, et Jean-Gaël a l'occasion d'échanger sur sa situation avec le coach Philippe Hervé. Celui-ci lui confirme qu'il n'a rien à attendre des dirigeants grecs, et qu'il est le bienvenu pour devenir partenaire d'entrainement de l'ASVEL s'il rompt son contrat et revient en France en cours de saison.

 

 

Ni une ni deux, la valise est prête et Jiga revient en région lyonnaise en cours de saison, après une expérience frustrante de quatre mois en Grèce. Alors qu'il s'entraine comme convenu avec l'ASVEL, il reçoit deux propositions: l'une émane de Valladolid, club solide de la Liga ACB, l'autre de Bourg en Bresse, encore en bas de tableau de ProA.

 

 

Dans la balance, seulement six mois de contrat à Valladolid mais dans un championnat extrêmement relevé ou un an et demi de contrat à Bourg, avec un coach déjà côtoyé en début de carrière à Toulouse, Philippe Maucouvert.

 

 

Bourg-en-Bresse retrouve ainsi son pivot français qui fini sa carrière professionnelle en 2004, après avoir honoré son contrat d'un an et demi.

 

 

"Mon dernier match pro, je l'ai joué à Limoges. Beaublanc, c'est quand même un temple du basket et finir là, dans cette ambiance... Et on a gagné! Une belle conclusion pour ma carrière professionnelle!"

CHAMPIONNAT AMATEUR

 

Si Jiga tire sa révérence du milieu professionnel, il continue de jouer dans les divisions nationales avec un projet de reconversion à la clé.

 

 

"J'ai été sollicité notamment par le CS Autun, en Nationale 1, mais c'était du championnat professionnel sans l'être. Il n'y a pas les structures, mais on s’entraîne quasi-quotidiennement. Je cherchais vraiment à sortir du milieu et des contraintes."

 

 

Il pose finalement ses valises à La Rochelle en Nationale 2, pour trois ans. Il n'est pas en terre inconnue puisqu'il retrouve son cousin Bertrand Gély, 2m10 sous la toise.  Les twin towers permettent à la Rochelle de se positionner en haut de tableau chaque année, mais la montée en Nationale 1 ne sera jamais concrétisée.

 

 

"Ma première année avec La Rochelle, on manque la montée face à Blois. La deuxième année, nous finissons premiers de poule, mais c'est Boulogne sur Mer qui nous élimine. Enfin, la troisième année, c'est Prissé-Mâcon qui nous sort alors que nous sommes encore premiers de notre poule. On fait cette même année une finale de Coupe de France, mais je ne peux pas participer, étant blessé."

 

 

A 36 ans, il est temps pour ce baroudeur du basket de rentrer au bercail. Ainsi Jean-Gaël rejoint Colomiers, en prénationale, et participe à la montée en Nationale 3. Titulaire du BE2, il devient également entraîneur des cadets nationaux auxquels il fait partager son immense expérience.

 

 

Retiré des parquets à l'âge de 42 ans, Jean-Gaël travaille désormais dans l'immobilier, mais reste dans le milieu du basket comme vice-Président du Toulouse Basket Club.

L'EQUIPE DE FRANCE

 

Le seul point d'ombre de la riche carrière de Jean-Gaël Percevaut concerne l'équipe de France. En catégories jeunes, il se pose comme le pivot de grande taille que la France attend impatiemment. Il remporte d'abord une médaille de bronze à Athènes en 1992 en Espoirs, derrière l'Italie et la Grèce. Il croise à cette occasion la route d'un autre géant du basket, le roumain Gheorges Muresan, 2m31 sous la toise.

 

 

L'année suivante, il participe aux championnats du Monde Espoirs à Valladolid, et ne perd qu'en finale face aux Etats-Unis 87 à 73 (7 points et 4 rebonds en 30 minutes pour Jean-Gaël). A cette époque, il vient de boucler sa première saison à St Brieuc, et cette compétition internationale est l'occasion pour le pivot de mettre en valeur le travail effectué sur l'année.

 

 

"Auparavant il voulait avoir sa part en attaque comme en défense. St Brieuc a su lui donner un temps de jeu et aussi un rôle précis. Il a accepté de se consacrer aux rebonds, à la défense, aux contres (2,1 sur la compétition) et a été très rigoureux. Grosse satisfaction."

Gaétan le Brigant, coach de l'équipe de France Espoirs

Maxi-Basket n°122, octobre 1993

 

 

Passé dans la cour des grands dès le tournoi de Noël 1993, il ne parvient pas à s'imposer, et justifier les attentes placées en lui. Seulement 29 sélections, aucune participation à un championnat d'Europe.


 

L'histoire prend fin en 1999. Alors qu'il est encore dans la short-list pour l'Eurobasket qui se tient en France, et qu'il participe à toute la préparation, il est finalement le dernier joueur coupé par le staff. Malgré de bonnes prestations, il doit laisser sa place à un Frédéric Weis (2m18) convalescent suite à une blessure au dos. Le plus dur pour Jean-Gaël, c'est qu'il ne participe pas au premier tour de l'Euro devant le public de sa ville natale, à Toulouse. Toujours coupé de dernière minute, il déclinera l'invitation pour la campagne suivante, et terminera ainsi sa carrière internationale.

Décrit par la presse comme le pivot de l'an 2000, Jean-Gaël Percevaut aura finalement connu une carrière riche, mais en dents de scies. Il a surtout été victime des attentes placées en lui: En France, on est continuellement à la recherche de grands pivots. Dès que l'on en tient un, on voudrait qu'il soit bon tout de suite. Contrairement à d'autres joueurs, les grands gabarits mettent plus de temps à se développer et à éclore. 

Posé et réservé, Jean-Gaël a dénoté dans le milieu sportif de haut niveau où les forts caractères ont tendance à s'imposer. Pour autant, si sa personnalité réfléchie a été un frein à son parcours, elle est paradoxalement le facteur indéniable qui lui a permis de faire une longue carrière professionnelle.

Jean-Gaël aura parfois été parmi le gotha du basket français, parfois il aura été en deçà. Pour autant sa carrière a été jalonnée d'expériences, de succès, qu'il aura traversée à pas de géant.

AUTEUR

Frank Cambus

www.hoopdiary.net

 

 

PHOTOS

Archives personnelles de Jean-Gaël Percevaut

Maxi-Basket

Basket Hebdo

 

 

Remerciements à Jean-Gaël Percevaut pour sa disponibilité

LES "7 PIEDS" EN EQUIPE DE FRANCE

 

L'équipe de France de basket a mis du temps a exister sur la scène internationale.

L'une des raisons principales était le manque de "7 pieds" (joueurs de plus de 2m10) d'impact. 

 

Depuis l'avénement de Frédéric Weis, et la prise de relais de plusieurs géants (Alexis Ajinça, Johan Petro, Rudy Gobert), l'équiep de France a remporté plusieurs médailles.

 

Ceci explique les attentes du basket français vis à vis des grand gabarits qui foulent les parquets.

 

Sur le graphique de gauche, arrêté en 2000, nous voyons les rares joueurs ayant dépassé la barre des 2m10.

 

Jean-Gaël Percevaut appartient à cette short-list.

 

Au coeur des années 90, c'était le plus grand français à prétendre à une place en équipe de France. Pour autant il n'a pas été retenu sur les compétitions, et les résultats de l'équipe de France sur cette période n'étaient pas non plus des plus brillants:

 

1993: Championnat d'Europe (7èmes)

 

1994: Championnat du Monde (non qualifiés)

 

1995: Championnat d'Europe (8èmes)

 

1996: Jeux Olympiques (non qualifiés)

 

1997: Championnat d'Europe (10èmes)

 

1998: Championnat du Monde (non qualifiés)

 

1999: Championnat d'Europe (4èmes)

Je veux un minimum de temps de jeu pour faire mes preuves sur le terrain

 

Jean-Gaël Percevaut dans Maxi Basket en 1994

PERCEVAUT OU PERCEVAULT?

Jusqu'au milieu des années 90, toute la presse spécialisée écrit le nom de famille de Jean-Gaël "Percevault". Le "L" disparait des magazines et journaux. Explications de Jean-Gaël retranscrites par Vincent Loriot dans Maxi-Basket:

 

"Je crois savoir que mon grand-père s'appelait "Percevault" mais, qu'au moment de déclarer mon père, il a oublié de mettre le "L". Alors disons que j'accepte les deux orthographes"

Aujourd'hui, sur un strict plan technique de mouvements intérieurs, Jean-Gaël sait faire trois fois plus de choses que Jim Bilba

 

Jean-Denys Choulet dans Basket Hebdo en 1997

www.hoopdiary.net présente:

LA SUPROLEAGUE

 

En 2000, une scission entre la FIBA et les ligues les plus puissantes sous son giron secoue l'Europe du basket. 

Alors que l'ULEB (Union des Ligues Européénnes de Basketball) souhaite mettre en place un championnat fort sur le modèle de la NBA (ligue fermée), la FIBA prône l'équité sportive en ne permettant l'accès à sa compétition phare qu'aux champions des exercices précédents.

 

Le conflit, qui se reproduit encore de nos jours, provoque une scission et deux compétitions européénnes distinctes sont montées la même saison.

 

L'Euroleague gérée par l'ULEB accueille notamment les meilleures équipes espagnoles, italiennes, mais aussi quelques équipes "dissidentes" (plusieurs équipes grecques participent à l'Euroleague alors que le Panathinaïkos est engagé en Suproleague). 

 

La Suproleague n'est pas en reste, avec un plateau tout aussi relevé: trois demi-finalistes de la saison précédente de l'Euroleague ont rejoint la compétition de la FIBA (Panathinaïkos, Efes Pilsen Istanbul, Maccabi Tel-Aviv)


Au bout d'une saison minée par les tensions entre les deux entités organisatrices, où deux champions d'Europe ont été sacrés, un compromis est trouvé et la Suproleague disparait pour laisser place nette à l'Euroleague gérée par l'ULEB

Quand il a une attitude de conquérant, sans se poser de questions, il est inarrétable

Eric Beugnot

Quand il est dans le timing, il peut être extraordinaire. Il peut faire trois contres en deux secondes

Pierre Seillant

C'est quelqu'un d'intelligent et sensible, et je pense que on caractère l'a inhibé

Pierre Seillant

Il est intelligent, il se pose énormément de questions, il intellectualise, et à la limite, c'est quelquefois nuisible. Il ne se dit pas "je fais ça", il se dit "pourquoi je fais ça", et ça décale d'autant plus l'action

Eric Beugnot

OUI             ...            MAIS

Interview dans Basket Hebdo n°63 

Janvier 2002

Cliquez sur l'image pour lire

Equipe de France Espoirs

 

Vice-championne du Monde 1993

LA REPARTITION DES TEMPS DE JEU

 

Du nom du footballeur belge Jean-Marc Bosman, l'arrêt Bosman favorise la libre circulation des joueurs europééns sur le territoire.

 

Dès l'ouverture des frontières par l'arrêt Bosman, de nombreux clubs se sont saisis de l'opportunité pour renforcer leurs effectifs avec des joueurs de tous horizons... Parfois au détriment des joueurs locaux.

 

Si auparavant seuls deux joueurs étrangers étaient autorisés dans les effectifs, le quota est monté rapidement en flèche au cours des saisons.

 

Le JDA Dijon 1994-95 a été précurseur en la matière, avec un cinq majeur composé de plusieurs nationalités ou doubles nationalités, mais aucun joueur formé en France:

Les américains Steve Hood, Skeeter Henry, Ken Redfield, Ron Davis, le bahaméen Ian Lockhart et les naturalisés Troy Truvillion (USA/France) et Alex Nelcha (Vénézuela/France)

 

 

Ce qui est aujourd'hui monnaie courante avait suscité des débats il y a 20 ans: Quid de la formation à la française? Et si un cinq non formé localement devient champion?

 

Débat toujours d'actualité finalement...